Depuis notre première publication, j'ai essayé de faire en sorte que nous soyons tous fiers du travail accompli. J'ai essayé de fédérer, abandonnant souvent mon propre blog et mes visiteurs, pour me consacrer à ce projet qui me tient à cœur et dans lequel j'ai mis à la fois tout mon cœur et mes disponibilités et, le plus souvent, plus que ce qu'il aurait été raisonnable de donner.
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En cela, je crois avoir réussi, nous pouvons être fiers de nos livres, de leur contenu, de leur présentation. Ils n'ont rien à envier à d'autres et même s'il serait encore possible d'y trouver des coquilles, c'est toujours avec un grand bonheur que je les ai vu naître...
J'aurais aimé avoir des relations telles que je puisse les faire paraître chez un éditeur ayant pignon sur rue... J'aurais aimé pouvoir les faire préfacer par une célébrité... cela aurait permis des ventes plus importantes, sans aucun doute.
Mais même comme ça, à notre échelle, chaque livre est digne d'intérêt, chaque livre a porté ses fruits et a donné naissance à un ou plusieurs rêves d'enfants.
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Depuis notre tout premier rêve réalisé, j'ai essayé de tenir compte des désirs de chacun, des remarques qui m'étaient faites concernant le choix de nos parrainages.
J'ai expliqué le pourquoi du coût de certains rêves, le comment ils étaient réalisés.
Bien sûr, on peut toujours se demander si le rêve formulé ne l'est pas en partie pour l'entourage et pas pour l'enfant malade, surtout lorsqu'il s'agit d'un séjour auquel toute la famille participe.
C'est vrai...
Mais je crois que faire plaisir aussi à sa famille est un souhait légitime de l'enfant.
Même sans maladie, un enfant aime voir ses parents et ceux qui l'entourent sourire, être heureux.
Alors, un enfant malade ? Pourquoi ne pourrait-il rêver d'un jour où il puisse être "comme tous les autres", entouré par une famille qui oublierait pour un moment ses inquiétudes, sa peine ?
Beaucoup d'entre vous savent ce que c'est que de vivre avec un malade, enfant ou pas... ce sont des soins de chaque instant, des peurs que l'on veut cacher, des mots qu'on ne peut pas dire, des larmes que l'on essuie furtivement en espérant que personne ne les a vues...
La mort est toujours au bout du chemin, pour nous tous, mais que se passe-t-il quand ce n'est pas "au bout", mais "demain" et qu'on voudrait que ce soit dans des mois, dans des années, ou même seulement "après-demain" ?
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Dans la mesure du possible, je m'en suis tenue aux souhaits que vous exprimiez, tout en privilégiant ce que je pensais être l'urgence du rêve à réaliser.
La maladie n'est pas pour tous la même, ce n'est pas à moi de graduer les priorités, et c'est pourquoi j'ai toujours demandé à l'association Rêves de faire au mieux, juste en transmettant vos propres remarques quant au coût de certains rêves.
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Tout devient trop compliqué alors que je voulais simplifier.
Il y a toujours, et il y aura toujours, ceux qui voudraient faire mieux, parce qu'il est toujours possible de mieux faire.
Mais, moi, je ne peux pas. Je suis arrivée au bout de mes possibles. Ma propre santé est en jeu.
Alors, oui, je suis triste, parce que je vais devoir jeter l'éponge, laisser à d'autres le soin de continuer s'ils le souhaitent.
Pour notre rêve de décembre, je serai là encore, je l'espère. En tout cas, chaque centime collecté à travers nos livres aura été versé intégralement à l'association Rêves.
Ensuite, si personne ne souhaite reprendre le flambeau, je mettrai fin à ces Anthologies éphémères qui auront duré un peu plus que des roses, grâce à vous.
Merci à tous.
Quichottine, 5 novembre 2015
(article programmé, sans commentaire.)